NANTES:Affaire Valises macabres...
premiers aveux du suspect ...
Sitôt interpellé à Nantes,
l'homme correspondant au portrait-robot aurait livré ses premiers aveux.
L'enquête, au jour le jour
La cavale n'aura même pas duré une semaine. Il est 20 h 45 hier soir. Tous gyrophares actionnés, les voitures des enquêteurs fondent une nouvelle fois sur l'immeuble situé n° 2 de l'allée de la Cité, île Beaulieu, à Nantes. Encadré par plusieurs gendarmes, un homme, menotté, est prestement extrait d'un véhicule. Lui, c'est la copie conforme du portrait-robot de l'homme aperçu à Vertou avec une valise à roulette, peu de temps avant la découverte, dans la Sèvre, d'un bagage renfermant le tronc d'une femme. C'était mardi 10 juin, en soirée. Trois jours plus tard, la tête et les jambes sont apparues dans une autre valise, dérivant sur l'Erdre, au nord de Nantes.
Garde à vue
Le suspect, âgé d'une cinquantaine d'années, a été interpellé hier à 17 h 25, boulevard Vincent-Gâche, à Nantes. Sans manifester « ni résistance », « ni grande surprise » selon des témoins. Il a été immédiatement conduit dans l'appartement de la femme retrouvée découpée. Résidence Beaulieu donc, au 6e étage. Il vivait là, ces derniers jours, dans ce logement habité depuis le début des années 2000 par Françoise Gallen, institutrice à la retraite. Il fréquentait cette dernière depuis quelques mois, selon des voisins.
Placé en garde à vue, l'homme, sans emploi, « a rapidement craqué et livré des premiers aveux », assurait hier soir une source proche du dossier. D'où le nouveau transport, en soirée, dans l'appartement de la victime, pour « vérifier de visu certaines déclarations ». « L'affaire est pliée », confie-t-on en coulisse.
Témoignages précieux
L'enquête s'est vertigineusement accélérée hier. Sur tous les fronts. « La diffusion du portrait-robot de l'homme à la valise puis de la photo de la victime a payé, souligne un enquêteur. Les témoignages ont joué un rôle précieux. »
Alors que le bout des doigts de la victime a été brûlé pour effacer toute empreinte digitale, son visage n'a pas été mutilé. Il présentait « quelques ecchymoses », des « traces suspectes » laissant à penser que la victime est « morte par asphyxie ou par suffocation ». L'identification de la défunte s'est avérée aisée grâce à ses dents. La victime avait en effet récemment bénéficié de soins importants et onéreux sur la région nantaise.
« Enquête à l'envers »
« Cette histoire, on est en passe de la résoudre à l'envers, révèle un responsable d'opérations. On a d'abord mis un nom sur le suspect avant de connaître la victime.
En fait, on a rapidement eu l'homme du portrait-robot dans nos fichiers. L'origine des valises, le type d'outil employé pour découper le corps, le comportement du suspect, toutes les pistes, ou presque, nous conduisaient à lui. Il nous restait en fait à le loger... »
Différend financier ou passionnel :
« D'ici 48 heures, toutes les questions devraient trouver une réponse. »