NANTES:Affaire Valises macabres...
Allée de la Cité, les voisins s'interrogent
Atmosphère tendue, hier,
dans la rue où vivait l'institutrice dont le corps a été sectionné et dispersé dans deux valises.
Les conversations tournent autour du drame.
C'est là que Françoise Gallen, la femme mutilée dont le corps sectionné a été retrouvé dans deux valises, a été tuée, la semaine dernière. Elle était institutrice à la retraite, a confirmé hier Xavier Ronsin, procureur de la république de Nantes. Elle avait une fille, la vingtaine. Les voisins croient savoir que celle-ci est très malade, hospitalisée à l'hôpital Saint-Jacques pour des troubles psychiques.
Personne n'avait imaginé le drame qui s'est noué derrière les murs. Les enquêteurs ont retrouvé le logement nettoyé, mais les investigations techniques et scientifiques ont permis de mettre en évidence des traces de sang.
Mardi soir, un peu avant que les gendarmes ne reviennent dans l'appartement avec l'homme interpellé vers 17 h 30, les voisins étaient plusieurs à ne pas y croire. Non, cette femme ne ressemblait pas au visage diffusé dans la presse. Et son compagnon, qui vient de passer, menotté, ne leur semblait pas avoir l'allure du portrait-robot également publié.
Squats
« Elle, c'était une femme toujours bien mise. On la voyait tous les jours, lorsqu'elle promenait son chien. » Son logement ? « Elle en était propriétaire, depuis 2000, il me semble. Mais il y avait un problème : ça faisait très longtemps qu'elle n'en payait plus les charges. » L'amie attendue vient de la rejoindre. Toutes deux croient savoir que la victime allait mettre son appartement en vente, « à cause de ses soucis d'argent, justement ». Et chacun d'épiloguer sur le motif du geste fatal. Menace de séparation ? Différent financier ?
On sait depuis hier que l'homme qui sera présenté aujourd'hui à un juge d'instruction vivait de façon précaire, pour ne pas dire marginale. Que jusqu'en 2005, il a habité rue d'Allonville, à Nantes, avant d'en partir brutalement.
Vendredi, il était parmi les badauds sur les lieux de la découverte de la seconde valise. Un capitaine du commissariat de police de Nantes, présent ce jour-là, l'a remarqué. Et pour cause : le suspect avait déjà été poursuivi pour un cambriolage. Selon des sources proches du dossier, il a aussi vécu dans des squats, notamment près de l'Erdre, où la tête et les jambes de l'institutrice ont été retrouvées.
Les habitants de l'Allée de la cité tournent et retournent le portrait-robot dans leur mémoire. Certains lui trouvent une ressemblance frappante avec cet homme qui circulait dans leur allée. D'autres non. On dit également qu'il vivait de petits boulots. Il a, entre autre, été serveur.
Allée de la Cité, le bleu des fourgons de la gendarmerie accapare les esprits. « Ils nous ont dit qu'ils allaient rester plusieurs jours. » Hier, le gardé à vue a été emmené par les gendarmes pour des vérifications, en différents lieux de l'agglomération.
Xavier Ronsin a refusé de confirmer que l'homme était passé aux aveux. Il a confié, en revanche, que les enquêteurs étaient face « à quelqu'un qui fournit des explications, qui est confronté à des questions et qui y répond ».