SINGAPOUR 2008 en chiffres,combien ça fait...?
débauche de lux pour un Grand Prix
La ville-Etat accueille ce week-end la course
qui se déroulera pour la première fois en nocturne.
pays et villes candidats à l’organisation d’un Grand Prix de F1 ne manquent pas. Aussi, lorsque la petite république de Singapour a décroché le pompon en mai 2007, les organisateurs ont aussitôt réfléchi à la façon de ne pas simplement être une date de plus au calendrier du championnat. Il fallait quelque chose de fort et de différent pour tenir la devise exposée par l’office du tourisme local : «Uniquement à Singapour.»
Après avoir paraphé le contrat de cinq ans, Bernie Ecclestone, le responsable commercial de la F1, a suggéré à ses nouveaux amis que les horaires de leur course coïncident avec ceux habituels des courses en Europe. Et comme dans cette partie de l’Asie située juste au-dessus de l’équateur le soleil se couche invariablement vers 19 heures, l’idée d’éclairer la piste s’est très vite imposée. Non seulement, l’inédit GP de Singapour serait le premier disputé sur un circuit urbain en Asie, mais aussi le premier à se dérouler en nocturne. Enfin, petit clin d’œil ou heureux hasard, cette quinzième épreuve de la saison est également le 800e Grand Prix de l’histoire.
Cahier des charges.
Une fois gommées les réticences de quelques pilotes après les premiers essais de roulage effectués sur la piste éclairée du circuit Paul Ricard dans le sud de la France, la Fédération internationale de l’automobile a donné son feu vert. Aux organisateurs de Singapour de respecter le cahier des charges épais comme le Bottin mondain, surtout au chapitre de la sécurité. Pour compenser la complexité de devoir éclairer comme en plein jour cinq kilomètres de piste, il a été décidé d’utiliser au maximum les larges avenues et boulevards situés à proximité du quartier de Marina Bay, à bonne distance du centre-ville. 85 % du circuit est habituellement ouvert à la circulation. Une fois le dessin de la piste déterminé, une société italienne spécialisée dans les éclairages hors normes a été sollicitée pour tenir le pari de produire une lumière constante de 3 000 lux soit 1 000 de plus que le minimum requis pour permettre aux caméras électroniques de rendre une image satisfaisante et près de quatre fois plus que ce qu’exige l’éclairage d’un stade moderne.
Guichet fermé.
En moins de dix-huit mois, tandis que 58 sociétés et plus de 2 000 ouvriers bâtissaient des gradins et un luxueux paddock club, peaufinaient des loges, ajustaient des kilomètres de murs et de grillages, coulaient d’immenses raccords de goudron, construisaient des stands et un paddock ultramoderne, l’éclairagiste italien montait 264 pylônes et près de 2 500 projecteurs et panneaux lumineux, reliés à des générateurs quadruplement sécurisés, produisant plus de 3 millions de watts. Le montant de la facture de ce système d’éclairage unique est tenu secret, mais les spécialistes l’estiment aux alentours de 50 millions de dollars (34 millions d’euros). Soit un tiers de ce qu’aurait coûté l’organisation de ce premier Grand Prix «by night». Le chiffre de 150 millions de dollars, avancé du bout des lèvres par les représentants de l’Etat, semble toutefois minoré sachant que le plateau coûte à lui seul environ 40 millions de dollars, soit trois fois plus que la somme déboursée par les épreuves européennes qualifiées «d’historiques» et bénéficiant encore de conditions financières avantageuses. L’enveloppe initiale, incluant la construction des infrastructures, sera lissée sur cinq ans ; le coût global de ce nouveau GP, est assumé à 60 % par l’Etat singapourien, les principaux sponsors de l’épreuve assurant le reste. Avant même les premiers essais, les organisateurs se montraient certains de voir leur GP générer des retombées pour la république de Singapour bien supérieures à l’investissement consenti. Ce premier GP de Singapour, dont le départ sera donné à 20 heures heure locale dimanche (1), se déroulera d’ailleurs à guichets fermés, les organisateurs ayant volontairement limité à 100 000 le nombre de tickets mis à la disposition du public.
Soucieuse de «booster» son image de place financière majeure de la région qui rivalise avec Hongkong et Kuala Lumpur, Singapour - 4,5 millions d’habitants - n’a pas voulu regarder à la dépense d’autant que la Malaisie voisine organise déjà un GP de F1 depuis 1999 (qui pourrait se dérouler en nocturne dans un proche avenir). Avec les villes de Dubaï et Abou Dhabi qui deviennent des plaques tournantes quasi incontournables du trafic aérien entre l’Europe et l’Asie à son détriment, Singapour cherche de nouvelles recettes pour attirer les touristes avec l’espoir de se maintenir au-dessus du record de 10 millions de visiteurs accueillis en 2007.
Séduire.
En dehors d’être le plus grand port de conteneurs du monde, Singapour affiche l’ambition de rester une ville dont le «style de vie» peut séduire les Européens. Et compte bien profiter de l’exposition que va lui offrit la retransmission en mondovision de son épreuve de Formule 1. Dans cette logique, Singapour organisera en 2010 les premiers Jeux olympiques de la jeunesse réservés à des athlètes de 14 à 18 ans.
Si la petite république de Singapour est fière de souligner que son président est élu, elle n’a pas changé de couleur politique, ni de famille régnante, depuis l’indépendance de 1965. D’ailleurs, il n’existe pas vraiment de «parti d’opposition». Un obstacle de moins lorsqu’un projet aussi ambitieux et coûteux que l’organisation d’un GP de F 1, de nuit et dans les rues de la ville, est lancé. Et comme aucune association écologique n’est connue dans la région, personne n’a levé le petit doigt pour faire remarquer combien cette course allait bouffer de l’énergie et donner une image bien peu «développement durable» de la ville.
(1) Départ à 14 heures en Europe, en direct sur TF1.
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