Des feux sonores pour guider le pas des non-voyants
Pour aider les malvoyants à se déplacer en ville en toute sécurité, la ville a équipé vingt-sept carrefours d'une signalisation sonore. Munis d'une télécommande, des non-voyants ont testé le nouveau dispositif.
La hantise d'un promeneur malvoyant ? « Les poubelles, les motos ou, pire, les vélos posés sur les trottoirs. Un mauvais coup de canne et l'obstacle nous tombe dessus... »
Le bruit pour repère
Et puis évidemment, il y a ces grands carrefours où bolides et piétons foncent sans toujours se soucier de leur canne blanche. Pour repérer quand et où s'arrêter, Michel, qui ne perçoit que la lumière, se fie à sa mémoire et au bruit. « Celui du piéton qui ralentit le pas à l'approche de l'obstacle et celui des voitures qui s'intensifie. A partir de là, je repère avec mes pieds les bandes podotactiles au sol. »
Une télécommande magique
Une fois devant le passage piéton, l'affaire n'est pas encore gagnée : car encore faut-il savoir quand traverser. D'habitude, le malvoyant interroge les passants. Mais aujourd'hui, sur un carrefour de la rue de Strasbourg, il se lance sans aide. Son secret ? « Une petite télécommande qui à l'approche d'un des vingt-sept carrefours équipés, déclenche un signal sonore sur le feu tricolore. »
Président de l'association Clissaa qui propose des activités aux aveugles et voyants, Michel est aujourd'hui chargé d'inaugurer le dispositif. Avec d'autres associations, il va distribuer de quelque 300 télécommandes aux handicapés visuels.
La TAN s'équipe aussi
Et ce, gratuitement : le dispositif, d'un coût de 65 122 €, est financé par Nantes Métropole. Vingt-sept sites en sont déjà équipés, déterminés par les associations en fonction de leur fréquentation et utilité. Un groupe de travail, composé entre autres de malvoyants, a réfléchi pendant quatre ans à ces avertisseurs, testés durant l'été 2007.
Parallèlement à cette démarche, la TAN prévoit d'installer sur le réseau 300 panneaux d'information qui se déclencheront avec la même télécommande. « Le système est déjà testé à l'arrêt Gréneraie du busway. Il permet de savoir à quelle heure est le prochain bus. C'est un premier pas vers notre véritable but : l'autonomie en toute sécurité. »