Le roi Nadal éliminé !

Publié le 31 mai 2009 par MAVERICK

Rafael Nadal, 22 ans, a quitté le tournoi de Roland-Garros. Il ne remportera pas un cinquième titre consécutif. La faute au Suédois Robin Soderling. Le géant scandinave a éliminé le tenant du titre en quatre sets 6-2, 6-7 (7/2), 6-4, 7-6 (7/2).

Soderling, le bourreau du roi
On a dit de Soderling qu’il avait un gros service mais qu’il ne pourrait pas tenir la distance. On a également dit que Soderling et Nadal ne s’aimaient pas, mais de là à s’entendre pour nous offrir un match de cette qualité ! On a dit donc beaucoup de choses à propos de ce match. Le numéro un mondial, c’est connu, est Nadal. Le roi de Roland-Garros depuis quatre ans, c’est l’Espagnol. Et dans les duels l’opposant au Scandinave, il menait d’ailleurs 3 victoires à 0. Dans ce face-à-face, le Suédois n’a jamais été dépassé. Il a fait mieux que concurrencer le favori du French, il l’a battu en quatre sets : 6-2, 6-7 (7 à 2), 6-4, 7-6 (7 à 2).

L’école suédoise de retour ?
Mats Wilander, Stéphane Edberg ont marqué le tennis suédois, un autre vient d’entrer dans ce panthéon : Robin Soderling. Le premier set a été une promenade de santé pour Robin Soderling. Il l’a gagné 6 jeux à 2. Le Suédois a fait parler son puissant service, kilométré parfois aux environs de 200 kilomètres à l’heure. Nadal a paru en dedans, manquant de peps. Des retours anodins du Suédois sont parfois allés se ficher dans le filet. « Quelque chose a changé chez Nadal » pouvait-on entendre dans les travées du Central. Ou encore « il n’est plus ce tueur et ne rayonne pas comme à l’accoutumée ».

Rafael Nadal revient à 2 sets à 1
Mais si Rafael Nadal n’a plus la même domination qu’auparavant avec ses rivaux, il n’en reste pas moins le meilleur joueur de tennis de la Terre. Ce rouleau compresseur jamais condamné même dans les instants les plus fragiles d’une rencontre difficile. Preuve en est dans le second set où d’entrée de jeu, il met la pression sur le Suédois et lui enlève son service. Il a décidé de changer de stratégie devant l’activité gargantuesque de son adversaire. Prendre un service, c’est bien, mais ce n’est tout. Encore faut-il le conserver. L’opposition de Soderling est de toute beauté. Si campé à deux/trois mètres de sa ligne de fond de court, comme Nadal, le Suédois a assené de grandes gifles, il s’est également montré ambitieux en montant régulièrement à la volée pour conclure brillamment. Quand une balle est frappée magnifiquement par le Suédois, cela fait parcourir un frisson dans le Stade Philippe-Chatrier. Autre temps, autres mœurs… Nadal a du se battre sur chaque point, un point étant synonyme de bataille de Verdun, pour égaliser à une manche partout. Il s’est battu si bien que la belle mécanique suédoise s’est enrhumée. Soderling a perdu le set 7 jeux 6 (7 point à 2) dans le tie-break.

Soderling, trop puissant
Seulement Robin Soderling n’a pas souhaité s’arrêter en si bon chemin. Fini ses fautes direct. Le protégé de Magnus Norman, est reparti à l’assaut du numéro un mondial. Les premiers jeux du troisième set sont crispés, mais pas autant que l’Espagnol. Dans le 6e jeu du 3e set, Nadal s’est vu mené 15/40 sur son service, une aubaine pour Soderling qui en a profité pour lui subtiliser son service et faire le break. Menant 4 à 3, il a remporté son service et s’est mis dans les meilleures dispositions possibles pour décrocher ce troisième set. D’ailleurs, dans le jeu suivant un coup droit du Suédois met à la renverse Nadal. Un signe prémonitoire d’un roi renversé sur son trône de Paris. La lutte est belle et le public a semblé apprécier. Dans ce mano-à-mano, où Nadal s’est montré appliqué au service avec plus de 92 % de premier service contre 63 % à son rival, le sort a désigné celui qui prend le plus de risques. A ce petit jeu-là, Soderling, la tête de série numéro 23, a le mieux tiré son épingle. Il a tout tenté en attaque, le service-volée et surtout de fabuleux coups de butoir gagnants léchant les lignes et les angles improbables. Face à un Soderling des grands jours, Nadal qui a laissé échappé la troisième manche 6 jeux à 4, est apparu comme un jeune adolescent complètement démuni.

Rafael Nadal plie avec les honneurs en quatre sets
Dans le 4e set, Nadal a fait preuve d’orgueil, s’échappant vite à deux jeux à 0. Mais Soderling, conscient d’avoir une chance historique de l’emporter contre le quadruple vainqueur de Roland-Garros, s’est repris en débreakant sur le service de l’Espagnol. La course-poursuite s’est poursuivi jusqu’à 3 jeux partout. Le bras de fer a été de toute beauté. Téméraire serait celui qui aurait misé sa maison pour le Suédois et pourtant. Jusqu’au bout, il va faire ses détracteurs en poussant Rafael Nadal dans ses derniers retranchements. De plus en plus tendu, les points n’en étaient pas moins exceptionnels. Le ciel gris et nuageux, les conditions venteuses, autant de facteurs qui ont pu faire croire que quelque chose allait se passer. Nadal a été contraint de prendre l’ascension du filet. C’est dire s’il y a vu de l’urgence à forcer à son tour son destin. Guerre de nerfs, Soderling n’a pas baissé la garde. Il a profité de quelques montées, jugées après coups hasardeuses, pour déborder le long de la ligne son adversaire. Le jeu décisif est si intense et disputé qu’on imagine à peine ce que va réaliser Soderling en remportant le quatrième set, synonyme de victoire, 7 jeux à 6 (7 points à 2). C’est fort logiquement que le Suédois a été remercié d’une magnifique ovation et qu’un hommage nourri a été rendu à l’autre gladiateur, l’Espagnol Rafael Nadal, roi déchu des Internationaux de France. Soderling réalise un authentique exploit en sortant le numéro un mondial, tenant du titre et tête de série numéro un de Roland. S’il a fait 59 fautes directes contre 29 à Nadal, c’est que Soderling voulait absolument ne rien regretter. Avec 61 points gagnants contre 33 à l’Espagnol, Soderling a joué sa chance à fond. Il ne se couronnera pas aujourd’hui, mais a définitivement gagné le respect de ses pairs. Désormais, son prochain adversaire se méfiera del ui pour son jeu et non plus par rapport à la rumeur.

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