Le nouveau visage de la prostitution...
Des femmes,
qui n'auraient jamais osé faire le trottoir,
n'hésitent plus à vendre leurs charmes sur Internet.
Il suffit d'un clic. D'une poignée de secondes. Mensurations, numéros de téléphone portable, disponibilités, photo floutée ou pas, tarifs... Tout est là.
Sur la Toile, elles sont des centaines à proposer leurs charmes. Difficile, sinon impossible de dire combien exactement. Une chose est sûre cependant : la prostitution s'étale sur Internet. À Nantes, elles pourraient être trois fois plus nombreuses sur l'écran que sur les trottoirs. Et dans la rue ces temps-ci, la maraude de Médecins du monde a croisé « plus de 90 femmes ».
Pour les travailleurs sociaux, les filles de la rue ont des histoires et des visages. Elles sont quelquefois nantaises, africaines et roumaines parfois. Les autres restent inaccessibles. « On est désarmés », soupire Paul Bolo, de Médecins du monde. « Sur Internet, la prostitution se cache et devient difficile à cerner », ajoute un policier. Entre les prostituées que la loi sur le racolage a chassées des rues, entre les femmes sans-papiers qui trouvent là un refuge, les étudiantes et les mères de famille à la recherche d'argent pour boucler le mois, les visages sont multiples et le portrait de cette « nouvelle prostitution » encore bien trop flou.
Anonymat et mise en danger
Depuis fin 2007 pourtant, à Nantes cinq bénévoles et salariés de Médecins du monde travaillent le jour à « explorer » ce nouveau phénomène et à établir le contact. « Mais c'est très compliqué. Il faut parfois 20 coups de téléphone... Et encore, le dialogue n'est pas établi pour autant... » Difficile dans ses conditions de proposer une aide ou une écoute. Selon Paul Bolo pourtant, ces femmes, particulièrement vulnérables, en auraient grand besoin. « L'anonymat d'Internet contribue à leur mise en danger. Elles sont très isolées, loin des regards de la ville.... »
Vaste phénomène
Maria (*) en effet rencontre ses clients à l'hôtel. Elle fait partie de celles qui se sont improvisées vendeuses de charme sur le web, mais qui n'auraient « jamais pensé » à aller se prostituer dans la rue. Elle se dit « occasionnelle ». Pour obtenir un rendez-vous, les hommes doivent « montrer patte blanche », sourit-elle. Ses tarifs (plus de 150 € de l'heure) sont censés jouer les premiers remparts. Une discussion en ligne avec le client doit faire le reste. Pas de pépin jusque-là, assure-t-elle. Des « coups de fil de tarés oui », mais elle a stoppé net.
Pascal Bolo aimerait que son expérience ne soit pas isolée. Mais doute franchement qu'elle le soit. À Nantes, la « mission prostitution » de Médecins du monde s'était donnée deux ans pour « explorer la prostitution d'intérieur » et croyait pouvoir cerner précisément le phénomène d'ici le mois de décembre prochain. Ces délais pourraient être difficiles à tenir.
(*) : Il s'agit d'un prénom d'emprunt.
Repères
200
A Nantes, plus de 200 femmesse prostitueraient, régulièrement ou non, sur la Toile.
150 €
En moyenne, elles demandent 150 € de l'heure, au moins.
Loi
La prostitution n'est pas interdite. Le proxénétisme si.
Ainsi que le racolage sur la voie publique. Le racolage sur Internet ne tombe donc pas
sous le coup de la loi.
Mères de famille, étudiantes, étrangères sans papier...
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