Une jeune fille se jette de la tour Eiffel

Les vendeurs de petites tours Eiffel argentées, qui arpentent l’esplanade bondée de touristes pour écouler leurs babioles, n’ont rien vu. Rien entendu. Pas une minute, hier après-midi, ils ne sont même doutés du drame qui se déroulait 91 m au-dessus de leur tête. Vers 15 heures, une jeune fille âgée de moins de 20 ans a mis fin à ses jours en se jetant du deuxième étage de la tour.

Cette touriste brésilienne selon une source policière a franchi les parapets de sécurité. Puis elle s’est assise sur le rebord et s’est jetée dans le vide. Elle s’est tuée après une chute de 58 m en tombant sur le toit du restaurant Altitude 95 situé au premier étage. Une scène dramatique qui s’est déroulée sous les yeux de son frère, âgé de 25 ans, qui a dû être transféré à l’hôpital Georges-Pompidou en état de choc.

Une vive émotion

« Il ne pouvait pas parler, il ne pouvait même pas nous donner son identité, témoigne un policier. La scène était indescriptible. » Trois heures après le drame, l’émotion était également encore palpable au premier étage, dans la salle du restaurant Altitude 95. « Comment vous décrire ce qui s’est passé ? interroge, ému et choqué, un employé. On a entendu un bruit terrible. Comme une bombe, poursuit-il en regardant le toit vitré par endroits. On s’est demandé ce que cela pouvait être… puis tout le monde a très vite compris. » Les responsables préviennent alors le service de sécurité, puis les pompiers et la police. « Il y avait encore du monde dans la salle, on finissait le service du midi, poursuit le jeune homme. Tout le monde a été extrêmement choqué… Mais bizarrement, les gens se sont remis à manger. Je ne peux pas vous dire pourquoi. » Près de l’ascenseur, un employé de la société de la tour Eiffel depuis plusieurs années, lui, manie les mots plus facilement. « Je sais que c’est difficile à comprendre mais moi je suis habitué, je n’ai même pas cherché à savoir ce qui s’était passé. Il y en a tout le temps. » Selon la police, les suicides du haut de la tour Eiffel sont pourtant « très rares » depuis que des filets et barrières de sécurité ont été installés. Il n’y en avait que quatre à cinq par an il y a encore quelques années, des chiffres plus récents faisant même état d’une diminution qui n’a pas été précisée dans le détail ni par la police ni par la société de la tour Eiffel.

 **MAVERICK**