NANTES * Conséquences et bilan de la tempête
Actualité Nantes
Édition du samedi 09 décembre 2006 
La circulation a été paralysée plusieurs heures. Avec seulementdeux blessés (une écolière et un chauffeur), on échappe au pire.
Deux poids lourds se sont couchés, hier matin, sur le pont de Cheviré, qui a ensuite été fermé. La remorque d'un des camions, heureusement à vide et bâchée, s'est totalement couchée sur les voitures qui tentaient de le doubler.
Lorsqu'une ou plusieurs de ses artères se bouche, un organisme est frappé de thrombose. C'est ce qui est arrivé, hier matin, à l'agglomération nantaise: une crise en cinq étapes, chacune aggravant l'état général du patient. 1. De 7 h 15 à 8 h 20 : Trois poids lourds se renversent sur le pont de Cheviré, aussitôt fermé dans les deux sens. Et ce jusqu'à 13h15. 2. 8 h 25 : Un lampadaire tombe sur le pont Anne-de-Bretagne (qui relaie la circulation en cas de fermeture de Cheviré). Le pont est fermé jusqu'à 9 h. 3. 9 h 20 : Une toiture s'envole et s'écrase : le boulevard Victor-Hugo est fermé jusqu'à 11 h 30. 4. 10 h 05 : boulevard de la Prairie-aux-Ducs, un arbre tombe. Le temps de l'abattre, cet axe, qui alimente le pont des 3 Continents, est mis en circulation alternée jusqu'à 11h. 5. Dans le même temps, la rivière Gesvres déborde sur le périphérique entre Beaujoire et Porte de La Chapelle. Circulation stoppée dans un sens, et carrément fermée à partir de 20h. Conséquence: hier soir, vers 20h30, on signalait de lourds ralentissements dans ce secteur.
Une ville vulnérable
Au-delà des drames frôlés, cette tempête illustre, une fois de plus, la grande vulnérabilité de l'agglomération : un coup de vent, et c'est le chaos ! Alors qu'on s'active à installer des déviations vers l'autoroute, les automobilistes vivent la grande épopée du Bouchon. Témoignages : « J'ai mis 45 minutes de la CCI à l'île de Nantes. » « 1 h 15 pour faire Zola-Pont de la Duchesse-Anne, c'est mon record. Et j'ai dû éviter deux poubelles qui me sautaient dessus ! »
Plus éloquent encore, le témoignage de ce Nazairien : « Après Savenay, j'ai tenté d'échapper aux bouchons par les routes de campagne. La circulation était engorgée à Atlantis. À trois reprises, j'ai cru trouver l'issue. Mais j'avais beau chercher à m'échapper, je retombais dans la nasse. J'ai de plus en plus l'impression que Nantes commence à Savenay ! » Pour lui, le périple aura duré trois heures. Expérience similaire pour cet habitant de Grandchamp : « Arrivé sous le pont de Cheviré, j'ai vu les camions renversés. Je me suis dit : « tu n'es pas rendu au boulot. » Une heure et demie scotché sur les quais de Loire. Parti à 7 h 30, j'ai pu suivre toute la tranche matinale de France Inter. »
Devant cette fragilité anormale, que faire ? « Il est urgent, estime Jean-François Gendron, président de la Chambre de commerce et d'industrie, d'avancer rapidement sur de nouvelles traversées de la Loire en amont et en aval de Nantes. »
