NANTES * Une marche à la mémoire de Taoufik El-Amri
« Bien sûr qu'il y a du malaise et de la colère, explique, une rose blanche à la main, Me Gilbert Collard, avocat de Priscilia, l'épouse de Taoufik El-Amri. Et la souffrance s'exprime parfois violemment. » L'avocat précise sa pensée devant les caméras. « Il faut comprendre ces gens, avance-t-il en désignant le cortège, composé principalement de personnes d'origine maghrébine. Ils ont tous le sentiment d'être quantité négligeable. Et Taoufik, ce soir-là, on l'a bâclé. »
« Pourquoi avoir menti ? »
Sur ce terrain, les soupçons de l'avocat semblent partagés par le cortège. « Pourquoi les policiers ont-ils attendu 15 jours avant de reconnaître qu'ils l'avaient contrôlé », lâche un ami en colère. « Pourquoi avoir menti », abonde un autre. « On nous raconte des salades », surenchérit Mourad, un cousin. Ici, c'est clair, on ne croit pas à l'accident. Et sur ce thème, Me Collard en rajoute : « Laisser un homme seul dans un endroit comme celui par lequel nous sommes passés pendant la marche, c'est l'exposer à un danger très grave. » Prisicilia, émue aux larmes comme tout le cortège à son arrivée sur le quai du canal Saint-Félix, a plus sobrement commenté le drame, se refusant à évoquer l'enquête. « Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je veux juste que toute la lumière soit faite. »
Thomas HENG.Ouest-France
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