Les agriculteurs en force dans la ville
Impossible de les rater. Hier après-midi, près de 5 000 agriculteurs en colère venus de toute la région ont envahi les rues du centre-ville de Nantes. Accompagnés d'un impressionnant cortège de 315 tracteurs, ils ont interpellé bruyamment les pouvoirs publics sur la baisse de leurs revenus.
Gaz lacrymo et fumée blanche
« Cette crise est la plus grave que le secteur agricole ait connue ces trente dernières années, toutes productions confondues »,
a insisté au micro Joël Limouzin, président de la FNSEA des Pays de la Loire.
« Nous voulons simplement vivre de notre métier »,
répète à ses côtés un éleveur de volailles vendéen. Les agriculteurs réclament à l'État un plan d'urgence estimé à 570 millions d'euros, « pour soutenir les exploitations les plus fragilisées ». Tout au long de leur parcours, ils ont multiplié hier les actions symboliques. Ils ont ainsi dressé un mur de parpaings et surtout
« d'incompréhension »
avec l'État devant la préfecture. C'est d'ailleurs là que le pic de tension a été atteint en milieu d'après-midi : quelques manifestants ont d'abord mis le feu à des bottes de pailles avant de projeter contre la façade du bâtiment public et contre les gendarmes mobiles des centaines d'oeufs et de pommes, mais aussi des lapins morts... Les forces de l'ordre n'ont répliqué qu'une fois, avec des gaz lacrymogènes. Le calme est ensuite revenu malgré de très nombreux petits feu de paille, de palettes ou de poubelles allumés sur le cours des 50-Otages. Une épaisse fumée blanche s'est alors élevée dans plusieurs rues du centre-ville, avant que les agriculteurs regagnent leurs exploitations, provoquant d'importants bouchons jusqu'en début de soirée autour de l'agglomération.
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